La réconciliation

« J’invite les paroisses, les mouvements, les divers groupes de chrétiens et chacun, personnellement, à se saisir de ce livret, à le lire et à le partager afin que chacun puisse se laisser toucher par l’amour du Seigneur et accueillir son pardon. Le sacrement du pardon manifeste l’amour de Dieu toujours présent, il ouvre à la joie de la réconciliation et à l’espérance d’un pardon toujours possible. »

Mgr Percerou.

Vous trouverez dans les étapes ci-dessous les éléments numériques venant compléter le livret papier. Ces éléments seront complétés régulièrement.

Les étapes de la réconciliation

Moïse sur le mont Sinaï, Jean-Léon Gérôme, 1895, huile sur toile, collection particulière

Les Béatitudes (Mt 5, 1-12)

Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »

Sel de la terre et lumière du monde (Mt 5, 13-16)

« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Les 10 commandements (Ex 20, 1-18)

Alors Dieu prononça toutes les paroles que voici :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage.

Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.

Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre.

Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur montre ma fidélité jusqu’à la millième génération.

Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque en vain son nom.

Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.

Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.

Tu ne commettras pas de meurtre.

Tu ne commettras pas d’adultère.

Tu ne commettras pas de vol.

Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »

Tout le peuple voyait les éclairs, les coups de tonnerre, la sonnerie du cor et la montagne fumante. Le peuple voyait : ils frémirent et se tinrent à distance.

Le Père et ses deux Fils (Lc 15, 11-32)

Jésus dit encore :

« Un homme avait deux fils.

Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens.

Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.

Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”

Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”

Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”

Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !”

Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

Moïse sur le mont Sinaï, Jean-Léon Gérôme, 1895, huile sur toile, collection particulière

Pour une première confession : avec les Béatitudes

Je lis une première fois les Béatitudes en contemplant le Christ : c’est lui qui les a accomplies.

Par mon baptême, je suis appelé à les vivre moi aussi. Je reprends conscience de cet appel.

Ces dernières semaines, Dieu m’a donné de contempler des frères et des sœurs vivant les Béatitudes. Et si j’en rendais grâce ?

Et moi, laquelle de ces béatitudes Dieu m’a-t-il donné la grâce de vivre ? Et si j’en rendais grâce.

Maintenant, je me laisse éclairer par chacune d’entre elles sur ce qu’il m’a manqué pour les vivre :

v.3 « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des cieux est à eux. »

  • Ai-je oublié Dieu à force de vouloir réussir dans mon travail, ma vie ?
  • Ai-je cherché à me faire admirer ?
  • Ai-je été détaché par rapport à l’argent et à mes revenus ?
  • Suis-je resté simple et naturel avec les autres ?

v.4 « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. »

  • Ai-je aidé des frères dans le malheur ?
  • Ai-je montré de la compassion envers la souffrance d’autrui ?
  • Me suis-je endurci au point de ne pas reconnaître mes fautes ?

v.5 « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. »

  • Ai-je eu des paroles dures et méchantes ?
  • Ai-je pratiqué la loi du plus fort ?
  • Ai-je fait sentir ma supériorité ?
  • Ai-je écrasé quelqu’un ?

v.6 « Heureux les affamés et les assoiffés de justice, car ils seront rassasiés. »

  • Ai-je cherché à vivre comme Dieu le désire ?
  • Me suis-je nourri de la Parole de Dieu ?
  • Ai-je pris du temps pour prier chaque jour ?
  • Ai-je rendu service autour de moi ?
  • Ai-je respecté ce qui appartient aux autres ?
  • Ai-je eu la force de me battre contre une injustice ?

v.7 « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »

  • Ai-je refusé d’offrir le pardon au frère qui m’avait blessé ?
  • Ai-je dans mon cœur le désir de me venger ?
  • Ai-je de la rancune envers quelqu’un ?
  • Ai-je rendu le mal pour le mal ?

v.8 « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »

  • Ai-je été droit et vrai dans ma façon de penser et d’agir avec les autres ?
  • Ai-je eu tendance à critiquer au lieu de regarder ce qui est bon ?
  • Ai-je eu le courage de dire la vérité quand il le fallait ?
  • Ai-je abîmé mon imagination et ma mémoire avec mon regard ?

v.9 « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. »

  • Ai-je dit du mal de quelqu’un ?
  • Ai-je lancé de fausses accusations ?
  • Ai-je été agressif, colérique, violent ?
  • Ai-je provoqué des disputes ?
  • Ai-je été indifférent quand d’autres se querellaient devant moi ?
  • Ai-je toujours été conscient qu’il n’y a pas de paix sans justice ?

v.10 « Heureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. »

  • Ai-je eu honte d’agir en chrétien
  • Me suis-je dérobé devant le risque de me dire chrétien ?
  • Suis-je heureux et fier de croire ?

Pour une confession en réentendant la loi de Dieu : Avec les commandements

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Pour revenir vers le Père : comme le Fils prodigue

Cette parabole naît d’une récrimination des pharisiens et des scribes : comment Jésus peut-il manger, s’asseoir avec les pécheurs ? Et Jésus ne se laisse pas enfermer dans une vision étroite de la loi, il ne répond pas directement mais il raconte une histoire pour ouvrir leur esprit et leur cœur. Il y met en scène un père aux comportements plein de tendresse, d’empressement, de prévenance et de miséricorde pour chacun de ses fils, prêt à pardonner quels que soient les itinéraires de vie.

  • Et moi, comment est-ce que j’accueille ce regard de miséricorde posé par Dieu sur moi, sur mes frères ?
  • Ai-je tendance à juger Dieu comme trop bon, comme trop dur ?

J’écoute la demande du fils cadet lorsqu’il réclame sa part d’héritage pour vivre en autonomie…, une vie bientôt faite de désordre… « Père, donne-moi la part de fortune qui me revient… »

  • Et moi, quelle est mon attitude vis-à-vis de ceux qui m’ont donné la vie, une éducation, une formation ? Vis-à-vis de la création ? Vis-à-vis de Dieu ?
  • Être dépendant des autres, est-ce pour moi une bonne nouvelle ?
  • Y a-t-il des situations où je n’ai pas agi de manière responsable ?

Je peux considérer le fils et son retournement, sa conversion qui le conduit vers une vie renouvelée… « Père j’ai péché contre le ciel et contre toi… », « il se leva et s’en alla vers son père ».

  • Si je considère ma vie, à la lumière de l’itinéraire du fils cadet, où en suis-je aujourd’hui ?
  • Quels torts suis-je prêt(e) à reconnaître ?
  • Quel pardon est-ce que je n’arrive pas encore à demander ? Et si je faisais un pas de plus aujourd’hui ?

Je peux regarder le père, le père qui espère le retour de son fils et sa joie immense des retrouvailles qu’il souhaite partager et fêter… « Mangeons et festoyons… », « il était perdu et il est retrouvé »

  • Patience, persévérance, tendresse, etc. : quelles attitudes m’ont manqué pour être miséricordieux comme le Père ?

Il y a aussi un autre fils. Je regarde le fils aîné et sa colère, son incompréhension, son incapacité à appeler l’autre fils “mon frère”, cette situation qu’il vit comme injuste :

  • Dans ma propre famille, dans quelle situation ai-je du mal à avoir une attitude ajustée ? Y a-t-il quelqu’un que j’enferme dans son passé ? En lui collant une étiquette ? En n’osant plus espérer pour lui ou pour notre relation ?
  • Au-delà de mon cercle familial, y a-t-il des personnes que j’ai du mal à considérer comme des frères ou des sœurs, dons de Dieu pour moi ?
  • Quelles sont mes colères, jalousies ou blocages qui m’empêchent de me réjouir de mes frères et avec eux ?
  • Quel pardon est-ce que je n’arrive pas encore à donner ? Et si je faisais un pas de plus aujourd’hui ?

Le Père accueille la réaction de son fils aîné, comme il a accueilli sans condition le retour de son fils cadet. Il invite l’aîné à considérer autrement la situation, pour un chemin de vie et de réconciliation…

  • Si je devais poser un acte de réconciliation aujourd’hui, quel serait-il ?
  • Je peux demander à Dieu de m’inspirer, en parler avec le prêtre que je vais rencontrer…

Pour être audacieux : s’ouvrir à l’inattendu de Dieu avec la Parole de l’évangile du jour

Je commence par invoquer l’Esprit Saint pour accueillir l’évangile comme parole de vie. Je demande au Christ, de mettre à jour mon péché par la lumière de sa parole. Je médite cet évangile, par exemple en me demandant :

  • Quelle image de Dieu j’y découvre ?
  • Quel(s) appel(s) j’y entends ?
  • Quel est mon péché qui m’a empêché d’y répondre ?
Moïse sur le mont Sinaï, Jean-Léon Gérôme, 1895, huile sur toile, collection particulière

Versets de psaumes pour la prière commune

Ps 24, 6-7

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse
Ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
Dans ton amour, ne m’oublie pas.

Ps 50, 3-4. 5-6a. 11-12

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
Selon ma grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute
Purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
Ma faute est toujours devant moi,
Contre toi et toi seul j’ai péché,
Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Détourne ta face de mes fautes,
Enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
Renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Prières, si le pénitent s’exprime seul (autres actes de contrition)

1.Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé,
Parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable,
Et que le péché vous déplaît.
Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce,
De ne plus vous offenser et de faire pénitence.

2.Jésus, Fils de Dieu Sauveur,
Prends pitié de moi, pécheur.

3.Seigneur Jésus, toi qui as voulu être appelé l’ami des pécheurs ;
par le mystère de ta mort et de ta résurrection,
délivre-moi de mes péchés.
Que ta paix soit en moi
Pour que je vive davantage dans l’amour, la justice et la vérité.

4.Dieu, Père très bon, comme le fils pénitent revenu vers toi, je te dis :
“j’ai péché contre toi ; je ne mérite plus d’être appelé ton fils.”
Jésus-Christ, Sauveur du monde, comme le malfaiteur, à qui tu as ouvert les portes du paradis, je te demande :
“Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume.”
Esprit-Saint, source d’amour, je t’invoque avec confiance :
“purifie-moi, accorde-moi de vivre en fils de lumière.”

Autres formules d’envoi.

1.Allez dans la paix et la joie du Christ.
R/ Béni soit Dieu maintenant et toujours.
2.Allez en paix et annoncez à travers le monde les merveilles de Dieu qui nous a sauvés.
R/ Béni soit Dieu maintenant et toujours.

3.Rendez grâce au Seigneur car il est bon.
R/ Éternel est son amour.
Le Seigneur vous a pardonné. Faites de même.

4.Le Seigneur vous a délivré du péché, qu’il vous donne d’avoir part à sa vie.
R/ Béni soit Dieu maintenant et toujours.

5.Heureux celui qui est pardonné, délivré de son péché. Réjouissez-vous dans le Seigneur. Allez en paix.
R/Béni soit Dieu maintenant et toujours.